Les notes de l'oreiller (ou notes de chevet), Sei Shonagon

Publié le par La cerise

 Note générale: 5/5
Fun factor: 4/5 (court et facile à lire)
Titre en VO: Makura no sōshi

Alors, on commence avec du lourd, la littérature japonaise du Xe siècle a priori ce n'est pas ce qu'il y a de plus accesible. Eh bien si! C'est bien simple, pour moi, les "notes de l'oreiller", c'est un peu l'ancêtre de la chick-lit, c'est léger, c'est charmant, c'est divertissant, c'est girlie, bref on rigole bien.

Je vous l'accorde, ce n'est pas forcément visible dans l'image illustrant l'article (fac similé du manuscrit), mais dans ce livre il y a toujours une pointe d'humour un peu caustique qui vient pimenter un raffinement à toute épreuve.

Mais avant d'aller plus loin, je vous replace le contexte. Sei Shonagon, c'est donc une dame de compagnie à la cour de je ne sais quel empereur japonais (enfin, celui qui régnait au Xe siècle). Elle décrit  sous forme de "notes" spontanées un peu dans l'esprit haïku, ses impressions, de la cour, de la nature, bref de ce qui est sous ses yeux, avec une élégance et une subtilité non dénuée de profondeur.

Tout ça est d'une grâce exquise, vous y trouvez entre autres  les célèbres "listes" de Sei Shonagon, comme  par exemple la liste des  "Choses qui font battre le cœur ":

Des moineaux qui nourrissent leurs petits
Passer devant un endroit où l'on fait jouer de petits enfants
Se coucher seule dans une chambre délicieusement parfumée d'encens
S'apercevoir que son miroir de Chine est un peu terni
Une nuit où l’on attend quelqu’un
Tout à coup, on est surpris par le bruit de l’averse que le vent jette contre la maison

Il y a aussi les "choses qui gagnent à être peintes", les "choses qui perdent à être peintes", les "choses que l'on méprise", les "choses que l'on ne peut comparer"... mais pour les découvrir, il faudra lire le livre, hein, c'est pas tout ça mais ce blog est censé vous donner envie de lire les bouquins!

Donc comme vous l'avez compris, c'est un livre éminemment poétique et vraiment universel au sens humaniste, il rend cette époque si lointaine par le temps et l'espace vraiment présente et vivante, et rien que pour ça, ça vaut la peine de le lire. Et il est drôle en plus (mais là je ne spoile plus, vous verrez par vous-mêmes) donc que demande le peuple?

Publié dans Critiques de livres

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article