Elle s'appelait Sarah, Tatiana de Rosnay
Note générale: 1/5 (roman de gare totalement nul)
Fun factor: 4,5/5 (ca se lit bien, quoi, et puis c'est court)
Titre en VO: Sarah's key
Aujourd'hui, je fête mes 20 critiques de livres (ouaaaaiis) ! Pour célébrer dignement cette longévité inespérée, j'ai décidé de pimenter un peu ce gentil petit blog avec un méchant anti coup de coeur.
Je vous présente donc ce best-seller totalement plat, dégoulinant de bons sentiments, à l'intrigue tirée par les cheveux et dont le seul mérite et d'évoquer un épisode sombre de l'Histoire.
Je n'ai rien contre les romans évoquant l'Holocauste, au contraire, déjà si c'était le cas, je serais mal barrée, car il y en a énormément, et en plus, quand c'est bien fait, le résultat artistique est souvent plus que fort, voire carrément chef-d'oeuvre-istique.
Mais comme vous l'avez compris, là n'est pas DU TOUT le cas pour ce roman.
J'ai envie de dire, "de bonnes idées, mais (très) mal exploitées": écrire sur le Vel d'hiv', oui pourquoi pas, c'est vrai que l'épisode est méconnu, comme tout ce qui touche à la collaboration. Mettre une petite fille au milieu, c'est un peu facile, mais ça marche toujours (en temps normal). Faire un balancement avec une intrigue parallèle qui se passe à notre époque, ça tombe sous le sens pour un roman qui traite du devoir de mémoire.
Mais POURQUOI les personnages sont-ils si désepérément sans relief (surtout la narratrice, la journaliste, je crois qu'elle gagne haut le main le prix du personnage principal le plus fadasse de l'histoire des bests-sellers), l'écriture au degré zéro (par pure pitié, je ne m'étendrai pas sur l'intrigue pseudo-sentimentale traitant des problèmes de couple de mon amie journaliste, vous voyez aussi bien que moi que ça arrive comme un cheveu sur la soupe), les descriptions dignes d'un dossier d'Okapi? Il n'y a pas de psychologie, rien, pas de réflexion au-delà de "les crimes contre l'humanité, c'est horrible, et la collaboration et le déni, c'est mal" (merci pour le scoop), c'est purement illustratif au mieux. Quant à l'intrigue principale, elle se veut émouvante et tragique, mais sans parler de larmes, je n'ai même pas eu la gorge serrée, et pourtant je pleure devant "La petite maison dans la prairie", donc vous savez à quoi vous en tenir.
Franchement, écoutez "Comme toi" de Goldman, ça sera plus vite fait.