Un monde sans fin, Ken Follet

Fun Factor: 5/5
Titre en VO: World without end
Voilà l'occasion de vous remercier chers lecteurs et surtout lectrices de ce blog, car sans vous je n'aurais pas découvert cet auteur (oui je sais, il est mondialement connu et alors? En fait je croyais que c'était comme Stephen King sur lequel j'ai de gros a prioris... c'est bien au fait Stephen King?) .
Je vous dédie donc cette critique de son dernier livre (sorti en 2008), ce qui tombe bien car justement on retrouve la même image circulaire, d'un monde sans fin comme un serpent qui se mord la queue... bref j'arrête de faire des figures de style car je viens de me perdre moi-même en route.
Pour faire synthétique (ce que ce livre n'est pas), ce sont les 1200 pages les plus courtes que j'ai jamais lues! C'est bien simple, ce bouquin n'est pas prenant, il est haletant, tout autant que "Les piliers de la terre" son illustre et vendu-à-mille-millions-d'exemplaires prédécesseur.
Pour tout vous avouer, en plus, j'ai toujours eu un faible pour les romans médiévaux (genre j'ai lu les oeuvres complètes de Jeanne Bourin entre 12 et 13 ans) donc forcément, je ne pouvais que craquer.
La recette reste la même que pour "les piliers de la Terre": simple mais diaboliquement efficace.
Je résume le schéma: sur fond de fresque historique, une constellation de personnages très réalistes et bien caractérisés (la jeune femme moderne fille de commerçants, le bâtisseur visionnaire, le chevalier brutal, le prieur conservateur...) se rencontrent avec à chaque fois des buts précis: certains sont bons et veulent faire le bien et/ou trouver l'amour véritable, d'autres sont méchants, totalement idiots et bornés en prime, et ne s'intéressent qu'à leur propres pulsions viles et vicieuses... donc du coup on devient fou, on veut absolument que les bons gagnent... jusqu'à la prochaine mini-intrigue, avec d'autrez bons, d'autres méchants, etc... où on devient fou car il FAUT que les bons gagnent enfin!! Et voilà comment vous lisez 1200 pages sans vous en apercevoir ou presque (en revanche, votre entourage s'en aperçoit, et devient fou aussi, car il ne sait pas comment vous tirer de ce bouquin...).
Ce qui est original , c'est que Ken Follet prend quelquefois le point de vue des méchants (surtout avant qu'ils ne deviennent TROP méchants), ça enrichit bien la narration. D'ailleurs, par rapport aux "piliers", ce roman est peut-être plus mûr car un peu moins manichéen, il n'y a pas le "super méchant" et l'héroïne est moins une parfaite perfection.... Je trouve aussi que les questions économiques et sociales de l'époque (featuring la Peste Noire, inutile de vous dire que la Grippe A n'a plus qu'à aller se rhabiller) sont abordées plus précisément, il y a une "matière historique" autour qui donne une profondeur à une histoire qui serait peut-être un peu plate sans cet enrobage.
En bref, du pur divertissement, mais habile, bien écrit, bien mené.... à consommer sans modération!